Les Voltigeurs

C’est au camp de Boulogne, en 1804, que l’empereur Napoléon décide de créer des compagnies de voltigeurs. Le noyau de celles-ci est composé d’hommes dont la grandeur n’atteint pas 1,598 mètre. Les voltigeurs sont donc des soldats de petit gabarit et de petite taille. Ils doivent aussi être lestes, vifs et entraînés à la voltige vu qu’ils sont rapidement amenés à cheval sur les lieux du combat où on exige d’eux d’être à même de suivre une monture au trot. 

Rapidement, ils sont reconnus comme les spécialistes du coup de feu en première ligne ainsi que des missions d’avant-garde et de reconnaissance. On les trouve également devant les artilleurs pour amortir les charges de la cavalerie ennemie; ils se replient ensuite en se couchant sous les canons et les caissons. Comme on peut le constater, les voltigeurs appartiennent donc à l’infanterie légère et présentent deux qualités essentielles, à savoir la mobilité et la rapidité d’intervention.  Mais ne nous y trompons pas : il s’agissait de soldats de grande valeur et, pour nous en convaincre, lisons ce que disait d’eux le Maréchal de camp Bardin (1774 – 1841) dans son Dictionnaire de l’Armée  de Terre

« Cet essai (la création des compagnies de voltigeurs), coûteux pour la population, a eu pour l’armée de brillants résultats. Ceux de ces petits hommes qui ont résisté aux fatigues d’un métier qui semblait au-dessus de leurs forces ont fait merveille. Le parallèle, ou plutôt la rivalité établie entre eux et les grenadiers, la disproportion de taille qu’il fallait faire oublier, souvent les avantages et la solidité d’une constitution trapue, la parité de courage et d’énergie sous une moindre masse, tout en a fait des héros. » Dans Souvenirs du Capitaine Desboeufs, nous trouvons une preuve supplémentaire de leur bravoure : « Quiconque a vu la chose par ses yeux sait que beaucoup de colonels n’envoyaient à Paris que les hommes dont ils voulaient se défaire, tandis que les capitaines des voltigeurs n’admettaient dans leurs compagnies que des soldats d’un courage éprouvé.»      

Maréchal de camp Bardin (1774 – 1841)

Les Origines

En 1926, nous trouvons déjà un peloton de voltigeurs au sein de la Marche Notre-Dame mais celui-ci est, comme les autres, équipé  avec des surplus de l’armée belge ou de la gendarmerie. Jusqu’en 1958, ces voltigeurs restent présents à la Trinité dans la Compagnie de Walcourt mais, après cette date, il n’y a plus aucune trace de ce groupe. Il  faut donc chercher autre part les origines du peloton actuel et effectuer un petit bond dans le temps.  

En 1963, « La Grande Marche » – c’est-à-dire celle qui allait devenir un peu plus tard « La Compagnie du 1erEmpire », entrait dans une période de profonde mutation. Sous l’impulsion du Comité de l’époque, les groupes la composant  allaient en effet  abandonner progressivement les tenues dites traditionnelles pour se tourner, les uns après les autres, vers les uniformes de la Grande Armée. C’est ici qu’un groupe doit retenir davantage notre attention : celui des grenadiers.  Vu l’importance de leur contingent, ceux-ci étaient divisés en deux pelotons avec chacun leur capitaine et leur sergent. A la Trinité 1964, le premier sortit avec des uniformes du 1er Empire qu’il s’était fait confectionner et qui lui appartenaient donc ; le second dont le capitaine était Jean-Marc Dubois, garda ses uniformes traditionnels en 1964 et 1965.  

Le 2ème Peloton des grenadiers « dits du 2ème Empire » au St-Sacrement 1965 
Capitaine : Jean-Marc Dubois 
Sergent : Jean-Marie Journiac 

Au début de 1966, alors que les sapeurs adoptaient les costumes du 1er Empire et que les membres de « La Dernière Guérite » devenaient « Les Gendarmes d’Elite », M. Robert Simons des Ets Simons-Tenret de Gerpinnes, proposa à Jean-Marc Dubois un uniforme du 1er Empire qui n’allait être porté par aucun autre peloton de la Marche Notre-Dame : celui de voltigeur.  Le Comité de la Marche ayant donné son accord, l’acte de naissance du nouveau groupe  devenait officiel et celui-ci allait sortir pour la première fois, lors de la Trinité de cette même année.   

Lors de la Trinité 1970, le Peloton des Voltigeurs du 1er Empire défile dans la rue des Bergeries 
Capitaine : Jean-Marc Dubois 
Cantinière : Christiane Demarteau 
Sergent : Raymond Demarteau 

Les spécificités du peloton

Ainsi, en 1966, tous les pelotons de « La Grande Marche » portaient des tenues du 1er Empire mais la plupart les avaient fait confectionner et en étaient donc propriétaires, ce qui limitait forcément le nombre de participants. Il devenait donc compliqué pour ces pelotons d’accueillir des marcheurs de l’extérieur. Ce détail (important) n’avait pas échappé aux membres du Comité de la Marche Notre-Dame qui décida que le « Peloton des Voltigeurs » resterait un groupe «ouvert», ceci impliquant bien entendu la location d’uniformes. 

Cette caractéristique de peloton « ouvert », les voltigeurs la gardent toujours aujourd’hui  avec certaines adaptations.  En effet, il convient de faire remarquer ici que le peloton est devenu propriétaire d’un peu plus de 30 uniformes, ce qui lui permet de bénéficier d’une certaine autonomie lors des prestations à l’extérieur notamment. A la Trinité  et au Saint-Sacrement, le surplus de tenues nécessaire est évidemment toujours loué.  

Notons par ailleurs qu’à ses débuts, le peloton comptait un effectif d’une bonne vingtaine  de  marcheurs à la Trinité  et d’une quinzaine tout au plus au Saint-Sacrement. Actuellement, le groupe compte plus de soixante hommes à la Trinité et une quarantaine au Saint-Sacrement. On peut donc dire qu’en un demi-siècle, le nombre de ses membres a plus que doublé.  Ne sont-ce pas là les signes d’une bonne santé et  d’une saine vitalité ?  

Le Peloton des Voltigeurs arrive au Calvaire lors de la Trinité 2016 
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